Diaspora et continent réunis : vers une renaissance panafricaine active
Le 7 septembre a eu lieu le deuxième sommet Afrique-caraïbes, le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), sur le thème : « qualification de l’esclavage, de la déportation et de la colonisation de crimes contre l’humanité et de génocide contre les peuples d’Afrique », au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba.
Cette consécration fut une occasion pour 13 chefs d’Etats des Caraïbes, ainsi que ainsi que pour les dirigeants de plusieurs pays africains de se réunir autour de la thématique choisie.
Ce sommet vise à renforcer les liens entre l’Afrique et les Caraïbes en mettant l’accent sur trois priorités essentielles : la construction de partenariats transcontinentaux pour faire face aux défis mondiaux et défendre des intérêts communs, la promotion de la justice réparatrice en réponse aux injustices historiques subies par les peuples africains et leurs descendants, ainsi que le développement d’une coopération sectorielle dans des domaines stratégiques tels que l’économie, la culture, l’éducation et la santé. Cet événement souligne l’importance d’un dialogue continu et d’une collaboration renforcée entre les deux régions pour bâtir un avenir commun fondé sur la solidarité, la reconnaissance mutuelle et un développement partagé.
Les commissions africaines mises en œuvre pour contrecarrer les effets du changement climatique ont fortement été complimentées pour leurs rendements positifs, notamment la commission du bassin du Congo, la Commission pour la région du Sahel et la Commission pour les Etats insulaires africains. Il s’agit d’une belle consécration pour apprécier la résilience de l’Afrique face aux défis du développement durable.
Ce sommet s’est achevé sur un appel fort à renforcer les liens entre les deux régions. Les dirigeants présents ont réaffirmé leur forte volonté de construire et développer un partenariat solide et durable, et élargir les domaines de coopération à des domaines clés tels que les liaisons aériennes, le commerce, la culture, la science, la santé et la mobilité des jeunes. Le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, a applaudi la volonté d’élargir le champ de collaboration entre l’Afrique et les Caraïbes, plaidant pour une régularité accrue de ces sommets afin d’assurer un suivi efficace des engagements pris.
Les échanges qui ont eu lieu ont couvert des sujets majeurs tels que la paix, la sécurité, le développement durable, la transition énergétique et la valorisation de l’héritage afrodescendant. À l’issue des travaux réalisés, une feuille de route a été adoptée, traçant des actions concrètes à mener, avec un accent particulier sur la coordination des positions africaines et caribéennes au sein des institutions internationales.
Le sommet s’est conclu sur un appel à transformer les décisions politiques en résultats concrets, au service des peuples, en particulier des jeunes qui portent l’espoir d’un avenir plus juste, équitable et prospère.
Une décennie pour reconnecter l’Afrique à sa diaspora et raviver l’idéal panafricain
La période 2021-2031 a été proclamée « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine » par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement en février 2021. Elle vise à mettre en lumière les contributions des personnes d’ascendance africaine et à renforcer les liens historiques, culturels et politiques entre l’Afrique et ses diasporas. Cette décennie traduit une prise de conscience profonde : les destins de l’Afrique continentale et de l’Afrique diasporique sont intimement liés.
C’est dans cet esprit que se tiendra, du 8 au 12 décembre 2025 à Lomé, le 9e Congrès panafricain, autour du thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir. »
Le panafricanisme, au cœur de cette dynamique, prône la solidarité entre les nations africaines ainsi qu’avec les Afro-descendants, dans l’objectif de surmonter les fractures héritées de la colonisation et de restaurer une unité stratégique entre le continent et sa diaspora.