Gouvernance publique en Afrique : les États membres réaffirment leur engagement lors du 16ᵉ Forum ministériel panafricain du CAFRAD
À l’occasion du 16ᵉ Forum panafricain ministériel du CAFRAD, tenu le 15 juillet dernier au siège du CAFRAD à Rabat, plusieurs États membres ont pris la parole pour exprimer leurs priorités, défis et attentes vis-à-vis du Centre. Ce rendez-vous annuel a confirmé une volonté commune de réformer et de moderniser les administrations publiques africaines à travers un partenariat stratégique renforcé avec le CAFRAD.
Guinée : Simandou 2040 : un projet phare de gouvernance intégrée
Un des temps forts du Forum a été la présentation du projet Simandou 2040, porté par la Guinée. Ce projet structurant et multidimensionnel a été salué comme modèle de transformation publique, capable d’articuler développement économique, innovation institutionnelle et durabilité environnementale.
Cameroun : priorité à la lutte contre la corruption et à la formation
Le représentant du Gouvernement camerounais a lancé un appel fort en faveur d’un partenariat stratégique approfondi avec le CAFRAD. Il a rappelé que la lutte contre la corruption demeure une priorité nationale, nécessitant à la fois des mécanismes de contrôle robustes et un investissement soutenu dans la formation des agents publics et la digitalisation des services administratifs.
Il a souligné que la modernisation de l’administration camerounaise passe par une coopération technique avec des institutions africaines crédibles comme le CAFRAD, en matière de gouvernance éthique, de management public et d’innovation administrative. Le Cameroun a ainsi réaffirmé son engagement en faveur d’une réforme durable, fondée sur un développement institutionnel solide.
Burundi : modernisation de l’administration et gouvernance responsable
Le représentant du Burundi a mis en avant l’urgence de moderniser l’administration publique pour répondre aux exigences du développement socio-économique. Il a insisté sur l’importance de la numérisation des services, de la formation continue des cadres, ainsi que sur le renforcement de l’efficacité institutionnelle.
Par ailleurs, le Burundi a réaffirmé son attachement aux principes de transparence, de performance et de redevabilité, essentiels pour une gouvernance saine. Dans ce cadre, le pays a exprimé sa volonté de collaborer étroitement avec le CAFRAD pour bénéficier de son expertise dans la mise en œuvre des réformes en cours.
Burkina Faso : un accompagnement pour une réforme structurelle
Le représentant du Burkina Faso a exprimé le besoin d’un accompagnement technique et stratégique du CAFRAD afin de soutenir les réformes structurelles de l’administration publique. Face à des défis croissants en matière de gouvernance, de qualité des services publics et de confiance entre l’État et les citoyens, le pays a engagé un vaste processus de transformation de ses institutions. Le CAFRAD est ainsi perçu comme un partenaire clé pour accompagner ce changement.
Zimbabwe : une administration orientée vers les résultats
La représentante du Zimbabwe a plaidé pour la construction d’une administration moderne, efficiente et centrée sur les résultats. Elle a souligné l’importance de renforcer l’intégrité, la transparence et la redevabilité comme leviers pour restaurer la confiance des citoyens envers les institutions publiques.
Selon elle, la performance administrative doit désormais se mesurer à sa capacité à répondre efficacement aux besoins des populations. Le Zimbabwe a ainsi manifesté son intérêt pour une coopération accrue avec le CAFRAD, vu comme une plateforme panafricaine capable d’accompagner les États membres dans l’adoption des meilleures pratiques en matière de gouvernance publique.
En clôture du forum, le Directeur général du CAFRAD a formulé plusieurs recommandations clés, visant à renforcer l’impact des actions entreprises et à orienter les prochaines étapes de la transformation administrative en Afrique :
- Pérennisation du Forum : Le Directeur général a proposé que cette initiative soit rééditée annuellement, tout en suggérant que des sessions thématiques préparatoires soient organisées dans les États membres en amont, afin d’apporter des solutions concrètes aux problématiques spécifiques rencontrées par les pays.
- Transformation numérique et intelligence artificielle : Il a souligné l’importance d’un engagement collectif dans la transformation globale de l’Afrique, qui doit impérativement intégrer la digitalisation des services publics, l’usage stratégique de l’intelligence artificielle, et la modernisation des outils de gestion administrative.
- Développement des compétences : Le Directeur général a insisté sur l’importance de l’apprentissage continu et du développement des compétences des ressources humaines dans les administrations publiques, en les adaptant aux nouvelles exigences de la gouvernance moderne.
- Recherche et innovation : Enfin, il a appelé à la promotion de la recherche appliquée dans le domaine de l’innovation administrative, afin de concevoir des modèles de gouvernance adaptés aux contextes africains, durables et tournés vers l’avenir.
Conclusion : une dynamique continentale à renforcer
Le 16ᵉ Forum panafricain ministériel du CAFRAD a mis en évidence une volonté partagée des pays membres de renforcer leurs capacités institutionnelles, de moderniser leur administration publique et de favoriser une gouvernance plus transparente, éthique et efficace. Le CAFRAD, en tant qu’institution panafricaine spécialisée, s’impose plus que jamais comme un acteur stratégique dans l’accompagnement des réformes, en mettant l’innovation, la formation et la coopération technique au cœur de son action.