JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

La lutte contre la corruption : un impératif mondial pour la gouvernance et le développement durable
Depuis l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la corruption (A/RES/58/4) le 31 octobre 2003, la Journée internationale de lutte contre la corruption est observée le 9 décembre de chaque année, afin de sensibiliser le grand public sur les problèmes liés à ce mal.
En effet, la corruption est sans doute une menace planétaire qui touche toutes les couches de la société, l’ensemble des institutions de tous les pays. Aucun Etat, ni organisation internationale ne sont à l’abri de ce fléau dont l’ampleur et les conséquences sont variables aussi bien d’un lieu à un autre que d’un domaine à l’autre.
Cette corruption se présente sous différentes formes. Elle peut être une altération des facultés mentales, une falsification de données, de documents officiels ou l’influence d’une décision (fraudes), la réception d’une somme d’argent, des cadeaux offerts clandestinement pour obtenir illégalement un avantage.(pot-de-vin), l’obtention de quelque chose de force d’une personne (extorsion), la récupération des choses d’autrui à travers des détournements ou des vols à des fins d’enrichissement personnel et bien d’autres actions malveillantes, égoïstes et scandaleuses faisant souvent l’objet de sanctions lorsqu’ elles sont découvertes.
La gravité des problèmes et les menaces que représente la corruption pour le développement social, politique et économique sont nombreuses. Considérée comme un crime, la corruption avilit les efforts de démocratie en défiant la primauté de la loi, en altérant la qualité de vie des populations, en portant atteinte aux institutions, aux valeurs éthiques, et en ouvrant la voie à des actes plus graves à l’instar du crime organisé à grande échelle et à des menaces sécuritaires multiformes. Ainsi, bon nombre de défis, d’inégalités, d’injustices et de développement handicapé dans les Etats sont liés à la corruption. Elle constitue un réel obstacle pour les institutions, la stabilité politique, la croissance économique, la transparence, la protection des citoyens, leur épanouissement et mérite l’attention de tous de manière à freiner sa propension et si possible à l’éradiquer.
Dans cette optique depuis 2004, la Journée internationale de lutte contre la corruption est marquée dans le monde entier par les actions des gouvernements, des organisations de la société civile, le secteur privé, le grand public et les médias qui sensibilisent sur ses méfaits et appellent à agir sans relâche contre elle, afin d’amenuiser ses effets corrodants sur le développement durable et la coopération internationale.
Cet engagement massif des différentes parties prenantes découle aussi du travail de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) en charge du secrétariat de la Conférence des États Parties à la Convention. Laquelle convention a déjà été ratifiée par 192 parties (États et organisations) en 2023 et, du 15 au 19 décembre 2025, se tiendra à Doha, au Qatar, la onzième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption autour du thème « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : Former l’intégrité de demain ». La session permettra de renforcer l’apport des jeunes dans le respect des engagements en matière de gouvernance responsable et durable, de l’obligation de rendre compte et du développement des stratégies préventives au népotisme, au trafic d’influence et autres formes de corruption.
Le Centre africain de Formation et de Recherche administratives pour le Développement (CAFRAD) – Organisation intergouvernementale panafricaine créée en 1962 pour améliorer l’administration publique et la gouvernance en Afrique, en servant de centre d’excellence pour le renforcement des capacités, la recherche comparative et la formation de hauts fonctionnaires, avec une vision d’une administration moderne, intelligente et responsable au service des citoyens est fortement préoccupé par cette problématique. Le CAFRAD se tient aux côtés des gouvernements, du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des médias et l’ensemble des citoyens incluant enfants, jeunes, adultes et seniors, de toutes les régions du monde entier pour lutter ensemble contre ce crime qui gangrène plus de 5% du PIB mondial (2024).
Le CAFRAD est sensible à ce fléau qui freine le développement des Etats. Il organise des formations visant à renforcer les mécanismes de transparence des administrations et les capacités éthiques des gestionnaires dans le but de réduire les risques de mauvaise gestion et de les anticiper par des mesures préventives efficaces. Dans cette bataille, le CAFRAD conseille aussi sur les stratégies en vue d’un meilleur outillage et protection des hommes de lois qui combattent ce vice.
Le CAFRAD formule le vœu que la conjugaison des efforts soutenus des différentes parties prenantes, donne lieu au fil du temps à des solutions innovantes, à la culture d’intégrité, de responsabilité, de reddition des comptes, de bonne gestion des affaires de l’Etat, à des cadres juridiques robustes et à des stratégies proactives nécessaires au développement effectif dans les Etats.


