LE CAFRAD a participé aux travaux sur l’accélération de l’implémentation de la ZLECAf au nord et à l’ouest de l’Afrique via la transformation digitale et la diversification économique, organisés par le Comité intergouvernemental de Hauts Fonctionnaires et Experts (CIHFE) d’Afrique du Nord et de l’Ouest à Rabat, du 19 au 21 novembre 2024.
Le Directeur général du CAFRAD, Dr. C. Dieudonné ASSOUVI, et la Responsable de la communication, Madame Basma BOUZIANI, ont participé aux travaux sur l’accélération de l’implémentation de la ZLECAf au nord et à l’ouest de l’Afrique via la transformation digitale et la diversification économique, organisés par l’ICSOE à Rabat, du 19 au 21 novembre 2024.
La trente-neuvième édition du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts des régions nord et ouest de l’Afrique a été centrée autour de la question de l’accélération de l’implémentation de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine/ African Continental Free Trade Area) au nord et à l’Ouest de l’Afrique, à travers de la transformation digitale et la diversification économique au centre de la réflexion.
L’objectif de cette rencontre est de débattre sur des pistes de réflexion concernant les politiques publiques d’implémentation de la connectivité digitale, un des points de transition pour l’implémentation des Objectifs de Développement durable (ODD), qui sera un des moteurs principaux de l’accélération de l’implémentation de la ZLECAf.
Les débateurs ont également reconnu l’importance des problématiques actuelles en Afrique : dans les domaines de la santé, du développement social et économique, de la sécurité alimentaire, ou encore de l’instabilité géopolitique et le changement climatique.
La séance de clôture a été l’occasion de faire le point sur les éléments importants des travaux des plénières organisées. L’accent est mis sur trois mots : People, Planet, Prosperity, ou l’importance de soutenir l’évolution économique et sociale tout en protégeant la planète, les droits humains, l’équité, l’inclusion sociale et la solidarité intergénérationnel et intra-générationnelle. A parant du concept de « one Health », on a abouti à la nécessité de concilier l’économie et l’écologie. On parle notamment de concepts nouveaux tels que le « développement inclusif », où la société civile et le secteur privé doivent former un tout harmonieux pour s’assurer que toutes les parties prenantes participent au projet de développement. L’approche systémique, intégrée et holistique est aujourd’hui indispensable pour penser aux priorités du développement durable.
Un autre point important est celui de former les gouvernements des Etats à s’aligner aux six transitions clés, catalyseurs des ODD, et qui sont: les systèmes alimentaires, l’accès à l’énergie et son caractère abordable, la connectivité digitale, l’éducation, l’emploi et la protection sociale, et enfin le changement climatique, la perte de la biodiversité et la pollution. Il n’y a pas de modèle unique pour implémenter ces transitions clés, il faudra donc personnaliser l’approche d’implémentation selon les pays avec une perspective partenariale multi-acteurs et multinationale. L’alignement des actions stratégiques sur les composantes des ODD permettra une meilleure mise en œuvre.
De plus, les experts conseillent les Etats africains de mettre en plan ou une politique globale de prévention pour se préparer aux chocs, d’apprendre la résilience, et de planifier les interventions économiques (la planification écologique), au vu des nombreux sujets d’insécurité géopolitique. Dans cette perspective, au-delà de se construire une résilience, les Etats africains sont appelés à réduire leur dépendance aux autres en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, et penser à investir dans les secteurs clés, tels que l’agriculture, pour gagner l’autosuffisance. En investissant dans le développement durable, les Etats gagneront en résilience aux chocs exogènes.
Les investissements porteurs de changements transformationnels sont importants aujourd’hui, et sont à prioriser pour les Etats. Ceux-ci peuvent utiliser les dettes, ou encore les économies de la diaspora pour investir dans le bien-être des citoyens. Dans ce cens, les pays sont appelés à développer des partenariats et à réduire les barrières tarifaires et non tarifaires ; faciliter l’accès au marché pour les investisseurs passe par l’élimination ou la réduction des barrières, ou encore le partage d’informations pour mobiliser les fonds d’investissements. L’information concerne notamment les chaînes de valeurs régionales les plus importantes (automobile, alimentation, produits pharmaceutiques…), sur lesquels les Etats peuvent construire leurs politiques publiques durables. Dans l’investissement, il est également important de penser à la diversification. L’exemple de quelques pays cités qui ont une croissance soutenue dans le secteur manufacturier, et qui ont diversifié leurs investissements dans les services liés à la finance, aux entreprises, à la digitalisation.
Par ailleurs, une bonne politique stratégique implique l’inclusion des petites et moyennes entreprises (PME), des femmes, des jeunes et de personnes à besoins spécifiques.
La question des investissements des pays du Golfe a également été évoquée: la mobilisation des fonds de cette région est d’autant plus facile que la proximité est déjà préétablie grâce à l’Afrique du Nord (Ligue arabe).
En définitive, les régions de l’ouest et du nord de l’Afrique sont affectées par des chocs synchroniques, dont les conflits géopolitiques et l’instabilité sociopolitique, l’insécurité sociale et alimentaire, ou encore le défi climatique et la pénurie d’eau ; ce qui freine grandement les projets de développement économique et social. De plus, l’insuffisance des ressources financières et la hausse de la dette publique empêchent l’implémentation de politiques intégrées ; ce qui signifie que le défi des Etats de ces deux (2) régions est de trouver des financements innovants pour adresser les défis complexes et interdépendants. Des pistes de réflexion telles que la mobilisation des ressources nationales, ou encore les investissements de la diaspora ont été explorées lors des travaux de la conférence.
Synthèse des débats
- Diversification l’économie est un enjeu majeur pour réduire la dépendance aux matières premières ;
- Importance de l’Inclusion des femmes et jeunes et de TPE, startups : politiques entreprenariat ;
- Renforcement des infrastructures : travailler sur la connectivité régionale ;
- Transformation numérique et digitale : moteur de la simplification, de transformation, et d’inclusion ;
- Opportunités inexploitées entre pays arabes et africaines : actions ciblées, investissements ciblés surtout au niveau des infrastructures ;
- Dimension genre et jeune sont transversales dans toutes les politiques ;
- Les politiques industrielles et politiques jeunes et interprétariat : politique de transformation numérique pour accélérer les chaines de valeurs ;
- Innovation, recherche et développement ;
- Montée de la coopération entre secteurs ;
- Accompagnement des PME : politique + renforcer et systématiser l’accompagnement des PME des jeunes et des femmes ;
- Numérisation : short-cuts pour rattraper les points de croissance de manière très rapide ;
- Mise en place de chaînes de valeur régionales : intérêt qui s’inscrit (nord : mise en œuvre, e-mobilité, chaînes de valeur complémentaire, chaîne de valeur verte) dans tous les pays membres ;
- Approche : identifier les complémentarités pour travailler ensemble : gouvernance ensemble, appropriation par les pays et les acteurs ;
- Appropriation du secteur privé pour faire vivre les chaînes de valeur avant de les institutionnaliser.