Participation du CAFRAD à la FAMI8_2024 : Le nouveau Directeur général expose au public le projet de développement des compétences et talents territoriaux en Afrique.
À l’invitation du Secrétaire général de Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU), le Directeur général du CAFRAD, Dr. Coffi Dieudonné ASSOUVI, accompagné de Madame Meriem Touil, Secrétaire des Programmes, a participé à la 8ème édition du Forum africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales (FAMI8_2024), qui s’est déroulée du lundi 9 au vendredi 13 décembre 2024, à l’Université Abdelmalek Essaâdi, Ecole nationale de Commerce et de Gestion (ENCG), dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, au Royaume du Maroc.
Cette édition du FAMI8_2024 a rassemblé des experts, des responsables institutionnels et des praticiens des collectivités territoriales de tout le continent africain, sous le thème central : “Éduquer une Afrique adaptée au 21ème Siècle : Rôles et Responsabilités des Collectivités Territoriales“. Ce sujet crucial aborde les défis et les opportunités liés à la formation des cadres territoriaux, comme catalyseur du développement durable et de la modernisation des administrations locales en Afrique.
Dans son intervention, le Directeur général du CAFRAD a d’abord exprimé sa profonde gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, que dieu Le glorifie, à l’ensemble des Gouvernements des Etats membres du CAFRAD qui lui ont accordé leur confiance en l’élisant au poste de Directeur général avant d’adresser ses remerciements aux organisateurs notamment, Dr. Najat Zarrouk pour non seulement l’avoir invité mais aussi pour son engagement et son intérêt à développer un partenariat stratégique utile entre les deux Organisations (CAFRAD et CGLU AFRIQUE). Il a profité de l’occasion pour adresser ses salutations respectueuses à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le protège et le bénisse et le Gouvernement du Maroc et le peuple marocain pour l’accueil chaleureux dont il bénéficie dans Royaume du Maroc.
Élu en juillet 2024 à la tête du CAFRAD, le Directeur général a exposé aux participants sa vision de transformation de l’Afrique et des administrations publiques et privées africaines pour le bien –être des citoyens.
Il a souligné deux constats majeurs : d’une part, selon lui, l’élimination d’un peuple passe par la destruction de son système éducatif, le pillage intellectuel et la manipulation de l’information ; d’autre part, un peuple peut se détruire lui-même par la négligence de son système éducatif, en ne priorisant pas l’investissement dans l’éducation, la formation bâclée des cadres supérieurs, la fuite des talents et l’illusion du savoir.
C’est dans cette optique qu’il a salué tous les pays africains qui ont fait de l’éducation une priorité et qui investissent massivement dans ce domaine essentiel, existentiel et vital. Il a rappelé qu’un individu éduqué est une richesse pour l’humanité et a mis en lumière les “compétences intelligentes” qui vont au-delà des seules compétences techniques, en intégrant également des valeurs humaines (soft & smart skills) essentielles pour le développement personnel et collectif.
Ensuite, le Directeur général a présenté le CAFRAD, créé en 1964 par les Gouvernements africains, célèbre cette année ses 60 ans d’existence. Après la création de l’Union africaine en 1963, il était évident qu’un centre de formation dédié à la modernisation des administrations africaines était indispensable. Ainsi, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Hassan II que Dieu lui fasse miséricorde, et de dix autres pays africains, l’Organisation intergouvernementale a été créée avec le soutien de l’UNESCO. Aujourd’hui, le CAFRAD compte 40 pays membres sur les 54 de l’Union africaine. Il est désormais la deuxième Organisation panafricaine après l’Union africaine et le premier Centre consacré à la réinvention et à la modernisation continue des administrations publiques et privées en Afrique, pour le bien-être des citoyens.
Le CAFRAD mène plusieurs activités essentielles : la formation, la recherche scientifique axée sur les pratiques innovantes, le benchmarking, la publication et la documentation. Ces initiatives permettent aux États africains de prendre des décisions éclairées, en fournissant des informations fiables et complètes. Le CAFRAD offre également des services de conseil pour accompagner les Gouvernements dans la mise en œuvre de leurs réformes administratives et politiques publiques.
Depuis le 9 juillet 2024, le Directeur général dirige cette Organisation et a inscrit son mandat sous le signe de transformation complète, notamment en mettant l’accent sur la réforme de la formation continue. Celle-ci joue un rôle clé en permettant aux professionnels de se réadapter, de se perfectionner ou de se reconvertir, et elle est particulièrement nécessaire pour répondre aux défis du développement et de la transformation des sociétés africaines.
C’est dans cette perspective, qu’il a exposé le projet du CAFRAD sur le développement des compétences et des talents territoriaux.
Le capital humain de qualité est une matière première et une matière essentielle et fondamentale pour le développement de l’Afrique. Les rôles et responsabilités des collectivités territoriales en matière d’éducation sont de premier ordre. Le penser global, agir local renforce les rôles et responsabilités des collectivités territoriales comme des territoires à économie positive, comme centre d’actions concrètes de développement. Elles constituent la cheville ouvrière de tout système éducatif performant mais elles manquent de moyens. La décentralisation éducative n’est pas encore effective dans tous les pays africains.
Il faut un accompagnement institutionnel solide. C’est pourquoi, le CAFRAD a mis en place le projet de développement des compétences et talents territoriaux.
Enfin, le Directeur général a conclu son intervention en soulignant qu’il est impératif de repenser le système éducatif africain, les modèles scolaires et les diplômes. Pour construire « le monde que nous voulons », « l’Afrique que nous voulons » au 21ème siècle, une Afrique prospère et unifiée, l’Afrique doit adopter de nouveaux modèles éducatifs qui privilégient la compétence humaine, le leadership transformationnel, situationnel, authentique, éthique et audacieux, et l’intelligence collective. Les défis actuels, les problèmes épineux et pernicieux, ne peuvent être résolus rapidement, mais un engagement individuel et collectif soutenu sera décisif pour bâtir un avenir meilleur pour le continent.