Sommet mondial des Gouvernements (WGS) 2025 à Dubaï : le Directeur général du CAFRAD démontre son leadership au service de la cause africaine

Dubaï, du 11 au 13 février 2025- Le CAFRAD a brillamment répondu à l’invitation du Sommet mondial des Gouvernements 2025 (WGS), qui s’est tenu à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 11 au 13 février 2025. Le Directeur général du CAFRAD a été accompagné d’une forte délégation ministérielle représentant les pays africains mobilisés pour cet événement d’envergure mondiale.

Une rencontre des sommités mondiales pour définir l’avenir de l’humanité

Dans un monde turbulent, incertain et dangereux marqué par les concurrences stratégiques, la course effrénée vers les technologies, l’intelligence artificielle générative, les robots humanoïdes, les risques géopolitiques, les inégalités de plus croissantes entre les peuples et au sein des Etats, les conflits asymétriques, la guerre commerciale, économique et informationnelle, la marchandisation du vivant, le mépris du droit, le dilemme éthique, le Sommet mondial des gouvernements vient comme une lueur d’espoir vers un système international qui cherche à retrouver les valeurs humaines, comme un cadre universel de construction d’un monde plus humain.

Le Sommet mondial des Gouvernements est un rendez-vous annuel incontournable qui réunit d’éminents dirigeants, décideurs politiques et experts de renommée internationale afin de relever les défis mondiaux les plus pressants. Depuis sa création, le Sommet est devenu une plateforme mondiale clé, favorisant la collaboration internationale, en réunissant les gouvernements et le secteur privé pour transformer le paysage mondial.

Le WGS a abordé six thèmes principaux à travers 15 forums mondiaux, ainsi que plus de 110 dialogues et sessions interactives. Plus de 200 intervenants de renom, incluant des présidents, ministres et visionnaires, ont partagé leurs idées lors de 23 réunions ministérielles et sessions exécutives, auxquels ont participé plus de 300 ministres.

Sous le thème “Façonner les gouvernements de demain“, le sommet a réuni une brillante sélection d’orateurs pour explorer les tendances et les changements mondiaux à venir, ainsi que les moyens de favoriser la collaboration à l’échelle régionale et mondiale. Les sessions plénières ont été marquées par la participation active des chefs d’État et de gouvernement, des délégations gouvernementales, des représentants d’organisations et d’institutions internationales et régionales, ainsi que celle de leaders d’opinion, d’experts et d’universitaires de renom.

Une participation africaine inédite

Depuis le premier Sommet mondial des gouvernements tenu à Dubaï en 2013, l’Afrique y prend part chaque année depuis lors. Mais la participation de l’Afrique à la 12ème édition, tenue du 11 au 14 février 2025, est inédite. En effet, le nombre de délégués ministériels a fortement augmenté sous le leadership du Directeur général du CAFRAD, chef de délégation, soit une dizaine de Ministres africains contrairement à la tradition en la matière.

Deux tables rondes pour la délégation africaine : construire une Afrique résiliente

Le CAFRAD a pris part à deux tables rondes régionales organisées le 12 février 2025, sous le thème “Gouvernance efficace et résilience face aux crises”. Ces discussions ont été marquées par une participation active et précieuse des pays, qui ont partagé leurs expériences nationales sur des sujets clés tels que les bonnes pratiques, la technologie et l’innovation, la création des conditions pour un développement durable, ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles pour façonner les gouvernements de demain, des gouvernements résilients face aux crises.

Ainsi, les expériences de pays tels que Cuba, le Chili, l’Espagne, la Namibie, les Philippines, les États-Unis, le Costa Rica, le Kazakhstan, Madagascar, le Sénégal, l’Égypte, l’Ile Maurice et bien d’autres ont été partagées lors de ces deux tables rondes, pour n’en citer que quelques-uns.

Le Directeur général du CAFRAD expose sa vision pour une Afrique résiliente

Les tables rondes ont été la précieuse occasion pour le Directeur général du CAFRAD, Dr. Coffi Dieudonné ASSOUVI, de présenter la perspective régionale africaine de la thématique. La multiplication de catastrophes naturelles et la montée de leur probabilité d’occurrence, la répétition des crises de tous genres (économiques, financières, politiques, sociales, environnementales, climatiques, alimentaires, démocratiques et sécuritaires) ainsi que les bouleversements géopolitiques, les conflits asymétriques et l’interdépendance accumulée, du fait de la mondialisation, ont mis au premier plan le facteur de la résilience. L’anthropocène décrit l’homme prédateur de l’environnement, sa mère nourricière. En effet, il ne s’agit plus d’évaluer le risque ou de l’anticiper, donc sa probabilité d’occurrence s’est accumulée, mais surtout de limiter les dégâts et d’assurer la reprise après le désastre. Aucun État ne peut, aujourd’hui, face aux calamités, se poser de question sur la probabilité de son exposition aux risques, ces derniers sont tellement nombreux et fréquents que la chance d’y échapper dans un monde globalisé devient quasi nulle. Les crises globales telles la pandémie du Covid-19 ont démontré leur létalité et la rapidité de leur extension même si l’Afrique a été plus ou moins résiliente face à celle-ci.

Les catastrophes les plus courantes en Afrique sont les inondations et les sécheresses, en grande partie dues au changement climatique. Le phénomène El Niño de 2023/2024 a eu des impacts particulièrement graves, notamment en Afrique australe et orientale. Selon l’OCHA, six pays ont déclaré l’état d’urgence en raison de sécheresses sévères liées à El Niño, dont le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe en août 2024.

Une Afrique résiliente est celle qui a la capacité à surmonter des chocs et stress négatifs, à s’adapter et à apprendre à vivre avec des changements et des incertitudes. Il s’agit de la «capacité à résister, à récupérer ou à s’adapter aux conséquences d’un choc ou d’un changement». La résilience est une approche à long terme qui met l’accent sur la capacité à rebondir mais aussi à intégrer l’adaptation et la transformation lorsqu’un changement se produit.

Selon Dr. Coffi Dieudonné ASSOUVI, Directeur général du CAFRAD, pour construire une Afrique résiliente, il faut aller au-delà des instruments locaux, nationaux, régionaux et internationaux qui existent et qui d’ailleurs présentent de nombreuses insuffisances pour préparer une vraie réponse aux fléaux qui impactent l’Afrique déjà fragile. La promotion d’une gouvernance consensuelle et efficace, un gouvernement ouvert, une démocratie participative est essentielle au développement de la résilience étatique. Il urge de construire une Afrique résiliente face aux crises multiformes et protéiformes qui affectent le monde et l’Afrique. Pour ce faire, il exhorte les gouvernements africains et l’Union africaine (UA) à accorder une priorité majeure à la gouvernance des risques en Afrique en adoptant des stratégies robustes de réduction des risques de catastrophe, comme indiqué dans le Cadre de Sendai 2015-2030. En octobre 2024, environ 32 pays d’Afrique subsaharienne ont des stratégies nationales, mais certaines doivent être mises à jour. Aussi, le Directeur général du CAFRAD préconise : i) une approche de gestion globale, holistique, systématique et intégrée des risques et des crises ; ii) l’investissement approprié dans la réduction des risques de catastrophe, sans lequel il est impossible d’atteindre les ODD, iii) la prévention des crises à travers un système fonctionnel et efficace d’alerte précoce ; iv) la construction des villes intelligentes comme l’exige l’ODD 11 (villes et communautés durables) ; v) l’augmentation des pouvoirs d’achat des populations ; vi) la sensibilisation, l’information et la formation  des parties prenantes ; vii) l’utilisation des technologies de l’information et de communication au service de la gestion des risques et des crises ; viii) l’implication de toutes les parties prenantes, la société civile, le secteur privé, les femmes, les jeunes, dans le processus de gestion des risques…

En tout état de cause, il invite les Etats africains, les Communautés économiques régionales et l’Union africaine à développer une approche africaine de management des risques géopolitiques, cybernétiques, naturelles, humains, technologiques, biologiques, bactériologiques ; étant entendu que le postmoderne est celui des risques diffus, de la volatilité, de l’incertitude, de la complexité, de l’ambiguïté et des paradoxes et à agir préventivement sur les aléas et les vulnérabilités des populations.

Il a saisi cette opportunité pour présenter sa vision du CAFRAD rénové et la feuille de route ambitieuse qu’il a élaborée pour les années à venir. Il découle des programmes d’activités que le CAFRAD intervient à quatre (4) niveaux dans la construction d’une Afrique résiliente : i) la formation et le développement des compétences des décideurs et des autres parties prenantes ; ii) l’élaboration et l’évaluation des politiques, des plans et programmes de préparation aux catastrophes et aux interventions d’urgence, et des outils comme les plans de contingence, le système de prévision et d’alerte rapide multirisques et multisectoriels axé sur les populations (en octobre 2024, seuls 45 % des pays africains disposent de systèmes d’alerte précoce, et même dans ce cas, la définition de “l’alerte précoce” varie et certains systèmes peuvent inclure la technologie et les données nécessaires à l’alerte précoce mais manquer de mécanismes de communication efficaces et d’action communautaire), la cartographie des risques et les mesures d’atténuation, les “profils de risque” pour prédire les futures catastrophes, le “Making Cities Resilient Scorecard“, qui aide les communautés locales à évaluer leur préparation aux catastrophes et à identifier les domaines à améliorer, comme la gouvernance, les budgets et l’adéquation des infrastructures, etc ; iii) la conduite des études sur la vulnérabilité, la fragilité, la gestion des crises, la gouvernance globale des risques; iv) le benchmarking, les meilleures pratiques et les pratiques innovantes ainsi que les mauvaises pratiques et les erreurs d’autres pays; et iv) l’accompagnement post-crises.

Les deux tables rondes ont été grandement enrichies par des discussions précieuses et des contributions pertinentes, qui inspireront des changements positifs à l’échelle mondiale et contribueront à façonner un avenir meilleur pour les générations futures. Ainsi, l’accent a été mis sur la résilience et la réduction des risques de catastrophe, qui englobent la préparation, la prévention et le renforcement de la résilience à long terme face aux risques futurs.

À la suite de ces échanges, le Directeur général du CAFRAD a tenu des sessions d’échanges bilatérales avec les différents représentants des États membres ainsi qu’avec certains partenaires tels que le Centre latino-américain pour l’Administration et le Développement (CLAD).

Il a aussi tenu la séance de débriefing avec le Représentant du Sommet mondial des gouvernements, Dr. Guido BERTUCCI, pour un suivi post-sommet pouvant déboucher sur un partenariat stratégique durable entre le CAFRAD et les Emirats arabes unis.

Sur un autre registre, le Sommet a rendu public environ 25 rapports stratégiques, portant sur les pratiques et les tendances cruciales dans des secteurs clés. Ces rapports seront les fruits des forums, des réunions ministérielles et des sessions de partage des connaissances.

La participation de la délégation ministérielle africaine au Sommet mondial des gouvernements a été un succès. Le Directeur général du CAFRAD, très satisfait, tient à exprimer sa profonde gratitude aux plus Haute Autorités émiriennes.

Le Cadre de Sendai a défini 4 priorités d’action : Priorité n°1 : comprendre les risques de catastrophe ; Priorité n°2 : renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour mieux les gérer ; Priorité n°3 : investir dans la réduction des risques de catastrophe pour renforcer la résilience ; Priorité n°4 : améliorer la préparation pour une intervention efficace et pour « Faire et reconstruire mieux ».

Avez-vous besoin d'aide?

Contactez-nous pour recevoir les dernières nouveautés ou consultez la page des événements.

Envie D'être Renseigné Sur Tous Les événements du CAFRAD?